Willy Badel

Mercredi 1er avril

Pour les actifs que nous sommes, être confinés prend une dimension particulière. Ma chance c'est d'avoir un compagnon à quatre pattes qui m'oblige à mettre le nez dehors et j'en profite.

Deux semaines sont derrière nous et ce qui me manque le plus c'est l'absence de vie sociale, Les conditions étaient parfaites pour une fin de saison de ski de randonnée avec un programme alléchant. La saison de vélo devait commencer le 7 avril, mon Wilier avait fait un passage à l'atelier et était prêt à bondir en compagnie des Bikeseniors. Ça ira mieux demain...

Mon côté égoïste prend le dessus, je me lamente sans penser à ceux qui souffrent victime de ce terrible fléau, à ceux qui voient leur vie chamboulée sans savoir de quoi demain sera fait. Alors je me reprends en main et sors mon chien.

Prenez soin de vous et gardez la forme !

1er avril

Joyeux Anniversaire Anny !

Merci à notre photographe qui nous enchante à longueur d'année 🎂😘

Les balades d'un confiné et son chien

Se balader en s'isolant

Petit test très sérieux...

Pâques 2020

En cette période de pandémie passer les Fêtes de Pâques en couple est un privilège, même si la famille nous manque. Je pense à tous ces Séniors confinés et isolés qui attendent sagement, en respectant les consignes, le feu vert de nos autorités.

En parlant de consignes, j'essaye comme vous tous d'être confiant, mais mon optimisme a pris un sale coup : En début de soirée alors que j'étais sur le balcon à profiter de la douceur d'une fin de journée printanière, j'ai été harangué par un groupe d'ados qui chahutait devant le CO et qui me criait : caméra ! caméra! J'en ai déduit que c'était un nouveau jeu d'ados pour jouer avec la police. On n'est pas sorti de l'auberge...

Courage et prenez soin de vous !

Nos aînés

Ma première sortie matinale avec Sheepy passe devant Manor et la caissette 20 Minutes. Je suis surpris de voir toutes ces personnes âgées qui font encore leurs courses malgré les recommandations et les aides proposées par les communes ou autres services sociaux. Pas facile de faire faire ses courses, nous avons la chance d'avoir une petite-fille qui s'en charge. Ma fille qui travaille à la poste me parle de "La valse des carnets jaunes". Laisser quelqu'un faire ses courses pourquoi pas, mais laisser quelqu'un faire ses paiements c'est le laisser entrer dans son intimité. Il faut aussi un bon prétexte pour sortir et en payant une facture on accomplit un geste civique. A une personne âgée qui venait acheter un. timbre à 85c, ma fille lui a proposé de lui vendre un carnet de timbres : "Pas nécessaire je dois passer demain faire les paiements". Dans ma carrière de buraliste postal j'ai souvent entendu des personnes âgées me dire : "Mes enfants me proposent de faire mes paiements par virement, mais je préfère continuer à venir vous trouver" . Je les encourageais dans ce sens, mais ce qu'il craignait le plus c'était de perdre leur indépendance.

Mes Chers "Vieux", je vous ai côtoyé pendant une trentaine d'années et je connais vos habitudes. Une facture dans la boîte aux lettres et hop à la poste ! Je vous ai souvent entendu me dire : "Je veux mourir sans dette !" Que de confidences, que de bons moments de vie partagés, j'en ai passé du temps à vous écouter, mais où était la rentabilité ? Les bureaux de poste se sont fermés, plus d'oreilles pour vous écouter, les inconditionnels du :"J'ai oublié de remplir mon carnet" se font remballer, place à la rentabilité ! Après la fermeture de mon bureau de poste, intervenu après ma retraite, mes amis me disent en riant : "Au fait tu ne servais à rien ! " J'ai tout simplement vécu à une autre époque où le service public avait un sens, où chaque localité avait son propre bureau de poste, la poste de proximité.

J'ai le sentiment d'avoir vécu une belle aventure et je suis heureux d'avoir pu apporter un peu de réconfort à ceux qui en avaient besoin. Mon voeu le plus cher, c'est qu'après cette pandémie nos aînés trouvent à nouveau des oreilles pour les écouter, dans la vie de tous les jours.

Soyons indulgents avec nos aînés !

(dont je fais partie 🤣)

J'ai trouvé ce bouquin dans une boîte d'échange, le titre m'inspire...

Mon confinement

Nous arrivons au terme de notre 5ème semaine de confinement et un premier bilan s'impose. J'ai une confidence à faire : Je n'ai jamais autant marché de ma vie que depuis le début du confinement. Chaque fois que je sors avec mon chien j'en profite pour allonger la balade. Ma Garmin qui enregistre mes kilomètres en totalise plus de 350 km soit Monthey - Buchs, ce qui veut dire que j'ai traversé la Suisse. J'en ai tellement marre de marcher que j'ai sorti mon vélo avec un objectif: 100km par semaine. Bien sûr il faut que je continue à marcher pour le bien-être de Sheepy, à moins que https://www.youtube.com/watch?v=KtxxNqw7im8, mais peut-être un peu risqué, surtout qu'il ne faut pas surcharger le milieu hospitalier.

C'est aussi l'occasion de faire les grands nettoyages de printemps. Mais voilà, comme on a le temps on a peu d'avance et j'en profite pour fouiner. Que de trésors accumulés en quelques décennies, photos, films, livres, gadgets... J'ai une pensée pour ceux qui un jour assumeront le grand débarras, après nous le déluge !

Parmi ces trésors je tombe sur un bouquin qui éveille mon intérêt : A contre temps - huitante textes vaudois de 1980 à 1380. Parmi ceux-ci quelques poèmes de Jean Villard-Gilles :

Le langage vaudois

Le Vaudois, la chose est certaine,

n'aime pas les mots trop précis;

leur exactitude le gène

sauf s'il s'agit de trois décis.

C'est l'exception quantitative !

Pour le reste, il est toute pudeur.

La lumière est toujours trop vive

et il redoute la grandeur.

Il préfère au beau le joli

qui est du beau, mais ramolli,

et quand un ami le questionne

sur sa santé, s'il est content,

il ne répond pas: "Elle est bonne..."

Il répond: "Ça va joliment !"

C’est joliment dit !